💰Les ETFs : bon sang, mais pourquoi tout le monde en parle aujourd'hui ?
En bien, et pas bien ...
Hello à toi, c’est la 34ème édition de Fathi t’explique !
Un dimanche après-midi lors d’un brunch en famille, mon cousin et sa femme (tous les deux dentistes près d’Auxerre) m’ont rendu littéralement bouche-bée. Non pas en m’auscultant, mais en me posant une question toute simple :
Fathi, que penses-tu des ETFs ?
A travers cette édition, je reviens sur ce qu’est un ETF et te fais découvrir toutes leurs subtilités. Le tout en 10 points rapides à lire ! Avec un bonus …
⏳ Temps de lecture : 4 min
Point 1 : Avant tout, le contexte !
Pour investir en bourse, tu as plusieurs choix qui s’offrent à toi :
1/ Tu peux acheter des titres vifs. En clair, tu décides sur ton PEA ou CTO d’acheter une valeur bien précise. Par exemple LVMH. Tu sélectionnes le titre puis tu passes un ordre d’achat. Tu peux renouveler l’exercice autant de fois que tu le veux, sur n’importe quelle valeur. Cela s’appelle du stock-picking.
2/ Si la sélection de titres individuels n’est pas faite pour toi, tu vas t’orienter vers l’achat d’un fonds d’investissement. Un fonds, c’est une coquille qui va investir sur plusieurs entreprises à la fois. La sélection des entreprises est faite par un professionnel (appelé gérant de fonds). C’est un gros avantage mais qui a un prix (entre 0,10% et 3% du capital placé par an).
Cette deuxième option, c’est celle que tu retrouves à une écrasante majorité dans les contrats d’assurance-vie. Et franchement tant mieux.
Point 2 : L’industrie des fonds d’investissement
Il en existe des milliers ! Chacun d’entre eux a un périmètre d’investissement bien délimité et clairement énoncé (Actions US, Actions EURO, obligations mondiales etc…).
L’industrie des fonds est globalement scindée en 2. D’une part, les partisans de la gestion dite active. De l’autre, ceux qui sont convaincus par la gestion dite passive.
Historiquement, l’offre produit était constituée presque à 100% de fonds actifs uniquement. Mais les temps changent, la gestion passive se démocratise à une vitesse extrêmement rapide.
Point 3 : Les fonds dits actifs !
Ils sont dits actifs car le gérant à sa tête va essayer de faire mieux que son indice de référence (aka son benchmark). Prenons l’exemple de Jean-Marc, gérant de fonds actif sur les actions mondiales.
Il va essayer, à travers avec ses compétences et ses choix de valeurs, de battre un indice de référence. Cette recherche de surperformance est payante. Plus le travail d’analyse est lourd, et plus les frais de gestion seront importants.
Chaque fonds actifs a un indice de référence (sauf les stratégies complexes). Pour un fonds d’actions mondiales, sa référence est le MSCI World ou le MSCI ACWI. Pour un fonds d’actions zone euro, ce sera l’Eurostoxx 50 ou 600.
NB : jusqu’ici tout va bien mais le petit hic dans l’histoire, c’est que battre son indice n’est pas facile, voire très compliqué. D’où l’idée de créer des fonds passifs.
Point 4 : Les fonds dits passifs !
De l’autre côté, Jean-Paul, gérant passif ne veut pas battre son benchmark. Il considère que battre son benchmark est trop difficile. Il veut simplement avoir la même performance que son benchmark. Il cherche à le répliquer.
Cette approche nécessite beaucoup moins de travail pour Jean-Paul. Du coup, la gestion dite passive est moins gourmande en frais.
Point 5 : Mais quel est le rapport avec les ETFs ?
Les ETFs sont (malgré eux) les étendards de la gestion dite passive. Quand on veut parler de fonds de gestion passive, il est commun de parler d’ETFs.
NB : dans les faits, ce n’est pas correct. Un ETF (exchange traded fund) est un fonds d’investissement côté en bourse. Il peut s’échanger à tout moment pendant les horaires de bourse. Il n’est pas obligatoirement passif (voir point 10).
Point 6 : Gestion active vs passive : quelle est la plus performante ?
Ce n’est pas limpide, il existe plusieurs vérités.
Les marchés boursiers ont été abreuvés d’argent gratuit pendant les 15 dernières années. C’était un contexte extrêmement propice aux ETFs. Ainsi, quand on regarde la performance de la gestion passive ces 15 dernières années, elle est bien souvent au-dessus de celle des fonds qui se revendiquent actifs.
Mais attention, c’est ce que nous dit le passé. Ce n’est pas forcement, ce qu’il va se passer.
L’argent n’est plus gratuit et il y a de fortes dislocations sur les marchés. J’ai tendance à dire que l’environnement actuel devrait (sans pour autant pouvoir le garantir) être propice à la gestion active. Mais encore faut-il que le gérant soit compétent dans ses analyses.
Autre point important, le comparatif de performance doit se faire, segment par segment.
La gestion active sur les actions américaines vs la gestion passive sur les actions américaines.
La gestion active sur les obligations monde vs la gestion passive sur les obligations monde etc…
Les différentes études menées à ce sujet concluent que certains segments sont plus propices à l’une ou l’autre gestion:
Les fonds passifs investis sur les actions mondiales, les actions des pays développés (US + Europe) ont tendance a être, en moyenne, meilleurs. Cela serait du à l’efficience (parfaite information) de ces marchés.
Les segments moins efficients (comme les petites capitalisations ou encore les segments niches côté obligation) penchent vers la gestion active.
Mais encore une fois, rien est inscrit dans le marbre. On trouve d’excellents fonds actifs qui surperforment sur le long terme leurs indices de référence. Mais il faut se l’avouer, ce n’est pas simple.
Point 7 : La gestion passive étant moins chère, c’est forcement en sa faveur ?
Oui c’est un point fort, mais ce qui compte, c’est la performance nette de frais. Prenons un exemple :
Un fonds actif (2% de frais) a délivré une performance avant frais de 7%. Soit une performance nette de frais de 5% (7-2%).
Le fonds passif (0,1% de frais) a délivré une performance avant frais de 5%. Soit une performance nette de frais de 4,9% (5-0,1%).
Point 8 : les ETFs se démocratisent à grand pas.
C’est une certitude ! Bon nombre d’acteurs de la place commencent à proposer dans leurs offres des ETFs. Ils mettent en avant les frais bas (même si ce n’est pas le plus important - le point 7 précédent).
Je pense que tous les créateurs de contenus / finfluenceurs en parlent à minimum une fois par semaine.
Le marketing ETF est tellement puissant que j’ai déjà été confronté à des personnes qui voulaient absolument des ETFs sans comprendre ce qu’ils étaient…
Aux US, les ETFs sont devenus la norme (même s’il faut nuancer ce point car un avantage fiscal est lié aux ETFs outre atlantique).
Sans aucun doute, les ETFs vont prendre de plus en plus de place dans le secteur de la gestion financière en France dans les années à venir.
Point 9 : gestion passive ou active : même combat !
Celui pour l’investisseur particulier de sélectionner le bon fonds. Il en existe des milliers des ETFs, comme des fonds actifs d’ailleurs. L’investisseur particulier n’a souvent pas les bons réflexes, l’un ou l’autre.
Pour un ETF, ma priorité est personnellement de regarder à quel point il réplique fidèlement la performance de son indice. En d’autres termes, à quel point il répond à sa promesse de départ.
Ensuite, on peut regarder comment il est construit. Réplication physique vs synthétique. Je ne rentre pas dans la technique, mais je préfère la première.
Il y a d’autres critères mais je ne souhaite pas rentrer dans le détail pour garder un bon niveau d’accessibilité de cette newsletter.
Point 10 : les ETFs passifs, c’est has been ?
On arrête pas l’innovation en finance. Plus haut, j’évoquais le fait que le terme ETF était galvaudé. Il est associé à la gestion passive. Mais dans les faits, un ETF peut tout aussi bien être actif ! On parle alors d’ETF actif.
Un ETF actif, c’est un gérant actif qui va utiliser les ETFs comme coquille d’investissement. Son travail est différent de celui qu’il effectue dans un fonds classique dit actif. Il ne prendra pas autant de frais (plutôt 0,5% à 0,8%) et fera des paris moins marqués.
Pourquoi ils sont intéressants ? Je le dis dans le point 6, l’environnement actuel de marché regorge de dislocations. L’idée est donc sous un format ETF, de proposer un véhicule qui sélectionne intelligemment les titres pour tirer parti des incohérences dans le marché.
BONUS : comment plus s’informer sur les ETFs ?
N’hésite pas à m’écrire sur Linkedin. Je me ferai un plaisir de partager mes sources d’informations.
Conclusion : les ETFs ce n’est pas automatique !
J’espère après ces 10 points, avoir pu t’expliquer simplement ce qu’était un ETF. Ce n’est pas obligatoire d’en détenir. Le plus important c’est d’avoir une stratégie d’investissement cohérente.
Cohérente avec tes objectifs, ta capacité à prendre du risque etc.
Fais part de tous ces éléments à ton conseiller financier / conseiller en gestion de patrimoine pour savoir si tu dois détenir des ETFs. Il saura t’aiguiller.
NB : Tous les contrats d’assurance-vie / retraite n’en disposent pas aujourd’hui. Cela prendra du temps.
C’est tout pour cette 34ème édition de Fathi t’explique. Je te donne rdv pour la prochaine édition mi juillet.
Si tu as aimé, parle de ma newsletter autour de toi ! C’est ma récompense.
Si tu as des questions, pose les en commentaire.
Fathi 🤍
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Très intéressant